Jung, l’Inde et les Archétypes

En 1936, Jung fait un voyage en Inde et découvre la mythologie hindoue. Au cours de ce voyage, il souffre d’une dysenterie et se trouve proche de la mort. Dans son délire, il fait une série de rêves en rapport avec le Saint Graal. C’est ainsi qu’il réalise que le concept de Soi, qu’il a déjà élaboré, se recoupe avec celui de réalisation de soi symbolisé par le Saint Graal. Sa théorie de l’individuation s’en trouve renforcée…

D’une importance capitale dans son auto-analyse, l’individuation devient pour lui un processus de confrontation à l’inconscient, vers un état d’équilibre psychique total au sein duquel les catégories de Bien et de Mal sont vaines. On reconnait bien là la notion de non dualité chère aux philosophie orientales…

Jung décrit l’individuation comme « une quête solitaire » apparentée à un « processus de morts successives… ». Le développement et la réalisation de l’individu ne s’obtient qu’en résolvant les opposés, c’est-à-dire, les contradictions inhérentes aux structures. Le moi se déplace alors de son centre fictif, la persona, jusqu’au vrai centre de l’individu, la création de soi-même.

La liberté, dit Jung, ne s’atteint qu’à travers ce processus d’individuation…

La philosophie ancestrale indienne fait effectivement référence à un état de « libération dans la vie » qui ne peut intervenir qu’après une succession de morts : le renoncement aux plaisirs physiques pour jouir d’une félicité au-delà des sens, le détachement des biens matériels pour se tourner vers des richesses intérieures etc. Quête solitaire s’il en est, menée par les sanyasis ou renonçants qui s’isolent du monde, mais aussi par les simples chercheurs de vérité…

Pour Jung, l’individuation est une évolution nécessaire dans la seconde moitié de la vie. Quand l’homme a établi sa place dans le monde, une nouvelle exigence peut se faire valoir à lui : celle d’être vraiment lui-même, être ce qu’il est, tout ce qu’il est, et seulement ce qu’il est.

Cet usage est bien ancré dans culture indienne où l’individu, arrivé à l’âge de la retraite, prend un gourou pour le guider vers l’accomplissement de soi et se préparer à son dernier voyage…

Questionner sa part d’ombre

Pour Jung, l’individu en quête d’évolution peut questionner tous les aspects de sa personne et notamment sa part d’Ombre : « Les archétypes sont doués d’une initiative propre et d’une énergie spécifique. Ils peuvent fournir, dans la forme symbolique qui leur est propre, une interprétation chargée de sens, et tout autent intervenir dans une situation donnée avec leurs propres impulsions et leurs propres pensées. A cet égard, ils fonctionnent comme des complexes. Ils vont et viennent à leur guise, et souvent, ils s’opposent à nos intentions conscientes ou les modifient de la façon la plus embarrassante. On peut percevoir l’énergie spécifique des archétypes lorsque l’on a l’occasion d’apprécier la fascination qu’ils exercent. Ils semblent jeter un sort. »*

A la lumière de la philosophie ancestrale indienne, on pourrait comprendre les Archétypes comme des « sanskaras », des traits de personnalité qui prennent le pas sur l’individu quand celui-ci n’a pas développé assez de force intérieure pour les transformer en sanskars maitrisés et vertueux.

Le jeu Archétypes a été conçu par trois amoureux de Jung : Arnaud Constancias, Gilles Dufour et Manuel de Sousa. Le livret d’accompagnement a été rédigé par Marie Edery.

*C.G. Jung « L’homme et ses symboles », Robert Laffont, 1964 p78/79.

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